Compte-rendu de la réunion du 3 avril
Questions/remarques
Ces artistes essayent-ils de réintroduire une durée dans la perception ?
Marie : Oui, ils tentent de contrer les effets de la circulation accelérée des images sur le web.
Opposer la conception développée par Bunnell à celle développée par Szarkowski peut paraître paradoxal, puisque tous deux interrogent le medium sous l’angle de la modernité. Par ailleurs, quelle est l’importance des humanités numériques dans ta méthodologie ? Le corpus de données est gigantesque.
Marie : Le problème ne se limite pas à la question de l’image. Les artistes traitent aussi celle de la dématérialisation et de la rematérialisation. Certaines œuvres font référence à des modes de circulation : le pliage comme évocation du livre par exemple.
Vas-tu parler de ta démarche de recherche par internet comme partie intégrante de ton propos, Comme une continuité qui aboutit à ce corpus ?
Marie : L’identification du phénomène s’est débord faite par association de noms, la photographie d’un artiste faisant penser à celle d’un autre. Plusieurs expositions qui s’interrogent sur ce sujet ont aussi été l’occasion de regroupements d’artistes.
On peut faire la comparaison avec d’autres expositions qui mettent des images planes à la verticale, à l’horizontale, en diagonale. La dimensionalité est obtenue par la scénographie (cf. Olivier Lugon, « “Musées sans murs” et document. La spatialisation de la photographie dans les expositions des années 1950 » in La revue de l’Art n°175/2012-1). Voir aussi Antoine Picon sur la culture numérique et l’architecture ou les nouvelles pratiques ornementales et décoratives dans le cadre du design.
Quels sont les sujets de ces œuvres ?
Marie : C’est très varié. Il y a beaucoup de références à la culture pop, parfois pour des usages publicitaires comme la mode.
Y a-t-il une dimension économique et une revalorisation de la photographie comme objet ?
Marie : Tout est repris à un moment ou à un autre. Il y a un aspect performatif, une mise en avant des valeurs attachées au savoir-faire manuel.
Y a-t-il un propos engagé ?
Marie : Il y a plusieurs revues de presse qui affirment un grand engagement de ces artistes. Or ces mêmes artistes flirtent volontiers avec le commerce. C’est donc très discutable.
As-tu rencontré les artistes ?
Marie : Non, ils sont trop nombreux.
Tu pourrais adopter la méthodologie des sociologues : un questionnaire court et unique pour repérer des tendances.
Il y a un travail sur l’amalgame entre la photosculpture et les procédés modernes mais les destinations sont différentes.
Le travail sur la série par les artistes est-il en contradiction avec l’unicité de l’objet et donc sa réception comme œuvre d’art ?
Marie : Non, il y a une volonté affichée de produire une œuvre.
Est-ce qu’une typologie se dégage ? Peut-être faudrait-il faire une typologie plus terre à terre que conceptuelle : acheteur, destination…
Marie : C’est peu pertinent compte tenu de l’angle sous lequel je traite mon sujet.
Quel est le statut des photographes/artistes ?
Marie : Ils se considèrent comme des artistes. Ils travaillent seuls et mettent en avant le côté artisanal de leur travail.
Ces objets sont-ils achetés par des institutions ?
Marie : Je ne sais pas.
Pourquoi avoir écarté les images superposées ?
Marie : Il n’y a pas d’affectation des tirages, ils sont seulement superposés. Et ils sont plus en phase avec les nouvelles technologies ce qui n’est pas le cas des œuvres de mon corpus.
Peut-être pourrais-tu faire quelque chose de plus chronologique que géographique pour l’historiographie.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
ARIP (15 avril 2014). Compte-rendu de la réunion du 3 avril. ARIP. Consulté le 16 juillet 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/cx3o